Le malbec, ses origines

La reconnaissance internationale du malbec s’est faite grâce à l’Argentine qui en a fait son cépage emblématique depuis le milieu des années 1990. Même s’il est passionnellement et économiquement lié à ce pays outre-Atlantique, le malbec est né sur nos coteaux Quercynois, il y a maintenant plusieurs siècles.

Petit récit historique qui nous plonge au cœur de la saga malbec:

Les parents du malbec ont des origines tout autour du Quercy. Ce sont la magdeleine noire venant de Charentes (également mère du merlot) et le prunelard, venant de Gaillac (vallée de la Garonne). La première donnant au malbec sa précocité et le second ses composés phénoliques. Cahors, se situant sur la route entre la Mediterrannée et l’Atlantique par la Rochelle ; la ville est à la croisée géographique des deux cepages parents du malbec.

15 ème siècle: Clément Marot, célébre poète cadurcien utilise déjà le nom “auxerrois” pour désigner un cépage local: ceci atteste de la présence du cépage dans la région de Cahors depuis au moins cette date.

16 ème siècle: Le malbec, est décliné sous d’autres noms comme“cors”, “côt”, “cahors” ou même “quercy” dans d’autres régions, ce qui pourrait, suffire à lui donner une origine bien quercynoise !

1784: L’intendant Dupré de Saint Maur signale l’expansion dans sa zone (Médoc) d’un “Malbeck” qui “se multiplie beaucoup dans les nouvelles complantations des terres fortes”.

1785: Jean-Baptiste de Secondat, fils de l’écrivain Montesquieu, et auteur d’un mémoire sur la viticulture en Guyenne pense que “Malbeck” serait le nom d’un propriétaire qui aurait beaucoup planté de ce cépage en Médoc. Voici ce qu’il écrit:

« Malbeck, lukens. Ces deux espèces ressemblent beaucoup au pied rouge; je crois même qu’elles n’en diffèrent point. Lukens était un médecin, de Bordeaux, mort depuis trois ans, à l’âge de 90 ans : il avait planté beaucoup de vignes à Camblanc. Malbeck en avait planté beaucoup aussi en Médoc » (Secondat, 1785 : 70).

Au sujet du “pied rouge”, Secondat précise par la suite que « cette espèce fait le fond des bonnes vignes de Cahors ».

Source: Pascal Griset et Léonard Laborie. “ Introduction. De qui, de quoi, malbec est-il le nom ? ” RIVAR Vol. 3 Nº 7, ISSN 0719-4994, IDEA-USACH, Santiago de Chile, enero 2016, pp. 1-10.